Le carnet noir

Sur le carnet noir
Des tentatives de saisir tes traits
Page après page
Quand j’ai besoin d’une pause
Je reviens vers ton visage
Pour tenter, soigneusement, d’en toucher les limites
La courbe des lèvres fines, légèrement roses
Soulignées comme la bordure d’un pétale
Le tracé du nez élancé
La légère inclinaison des yeux comme une vague
Soulignée d’ombres
Où se perd le brouillon de tes émotions
Ton rire, ta fatigue, ta dérision, tes pitreries
Tout ce qui fait que j’aime te regarder
Dans le clair obscur de l’appartement
Tes pas de danse somnolents
Quand tu tombes presque et que je me retiens de te rattraper
Pour ne pas poser une main sur ta hanche
Pour ne pas tenir ta main
Pour ne pas que sans réfléchir
Mes doigts se posent sur tes joues
Ou mes lèvres sur ton front
Je me laisse bercer par la musique
Je dessine dans mon carnet
Un énième visage
Un peu plus ressemblant que le précédent
Pour me détendre
Pour qu’au moins
Si tout le reste se dissout dans la nuit du dehors
Mes doigts, eux,
Se souviennent.


Laisser un commentaire